Après la pluie, le beau temps revient. Des aléas climatiques que les entreprises intègrent dans dans leur stratégie et donc dans leur communication. En effet, selon le Département Américain du Commerce, 70% de l’économie seraient « météo-sensibles » : la grande consommation, la distribution, l’agriculture, le transport, l’assurance, l’industrie, les services, l’énergie, le textile, le tourisme, les loisirs, la santé… Des marques comme Unilever qui détient entre autres les glaces carte d’or, Magnun ou Solero, se sont adjoints les services d’expert en veille climatique.
Avec des vagues de chaleur, les ventes de glaces peuvent atteindre des pics de 40 à 50 % sur un mois. De même, les marques de bière dès que les 23 °C sont atteints voient leurs ventes augmenter de 2 % à chaque degré supplémentaire, mais une fois les 27 ° C, les consommateurs se tournent vers l’eau minérale. Le climat influence en France 60 % des produits de grande consommation selon l’étude Climpact (cf. ci-contre Etude Climpact – Juin 2012, Influence de la météo sur la vente de boissons).
De plus en plus, d’entreprises comme Carrefour ou la Redoute intègrent dans leur communication l’intégration des données climatiques grâce à une grande prévisibilité de la météo à deux semaines. Au delà de cette adaptation marketing à la météo de tous les jours, l’effet météo-sensible pose la question de l’adaptation des entreprises aux changements climatiques. En ce qui concerne l’énergie, la France est particulièrement thermosensible concernant sa consommation d’électricité, compte tenu de la part significative du chauffage électrique. En 2011, EDF a ainsi été le premier en France à avoir communiqué l’impact de la météo sur son chiffre d’affaire dans son rapport annuel. Alors que les Etats peinent à trouver un consensus sur les actionspour diminuer les émissions à effet de serre, les acteurs privés et publics commencent donc à s’y intéresser.
Les dernières simulations du GIEC montrent que le climat tend vers une augmentation globale des précipitations mais également une accentuation des contrastes hydrologiques spatio-temporels ( intensification des sécheresses, inondations plus fréquente, écarts de température de plus en plus importants par rapport à la moyenne de référence).
Les risques inhérents sont physiques (destruction matériel, dévalorisation des produits…) et économiques ¬(volatilité des matières premières, chute des ventes, CA, rentabilité…). Leurs impacts touchent la performance d’une entreprise (variation de la production, problème de logistique, modification du comportement des consommateurs, etc.) mais aussi des impacts indirects en touchant les différentes entités de la filière (fournisseurs, partenaires, clients, etc). La dimension climatique est donc une donnée importante à intégrer à la communication sensible des organisations publiques ou privées.
La première partie du rapport du GIEC sur les aspects scientifiques du climat qui sera présentée en septembre à Stockholm est donc particulièrement attendue. Les deux autres parties (sur l’adaptation au changement climatique et sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre) seront, quant à elles, adoptées au printemps 2014. La synthèse globale devrait être présentée pour octobre 2014.
http://meteosensibilite.com/
Weather Risk Management Association (WRMA)